Tifinagh, écriture multimillénaire
Une indispensable adaptation
Origine des tifinaghs
La tradition orale attribue la création des tifnagh à Amerolqis, un héros mythique, fondateur de la culture touarègue, pour communiquer discrètement avec les femmes dont il est amoureux.
Amérolqis, pour l'amour des femmes
Un conteur explique :
«Amérolqis était coutumier des rencontres nocturnes et galantes, un homme accompli et bien fait de sa personne. Les femmes lui manifestaient des sentiments passionnés. Amérolqis était un maître en fait d'intelligence. Je peux affirmer que la caractéristique d'Amerolqis c'était d'être un galant noctambule et un amoureux des femmes. C'est à ce propos qu'il inventa les tifinagh. Il fit chaque signe à propos des femmes. Ce n'est que grâce à son intelligence qu'il les a inventées. Les connivences entre lui et les femmes n'étaient que des codes secrets.»
«Moi, Amérolqis, je salue la jeunesse d'aujourd'hui qui écrit le tifinagh»
A l'origine, les tifinagh étaient donc perçues comme un ensemble de signes confidentiels pour exprimer les relations amoureuses et courtoises entre partenaires complices. Et pour parfaire cette relation amoureuse, Amerolqis inventa le poésie, le chant et la musique.
Contes, proverbes et devinettes touaregs '(APT)
Illustré par Almoustapha Tambo
Association pour la Promotion du Tifinagh
Écriture multi-millénaire difficilement accessible, le Tifinagh est utilisé par les Touaregs pour écrire de courts textes en langue Tamasheq. Compte-tenu du manque de voyelles, il est impossible de déchiffrer pour qui ne connaît pas parfaitement la langue Tamasheq. Ce sont les mères qui apprennent cet alphabet aux enfants touaregs en dessinant les lettres dans le sable.
L’ATP ( Association pour la Promotion du Tifinagh ), dont le siège se situe à Agadès, a réuni des intellectuels Touaregs de différentes régions du Niger pour unifier cet alphabet et ajouter des voyelles manquantes. Cette unification a permis de répondre aux normes typographiques et aux besoins modernes de l’impression.
Amanar
Un journal en tifinagh pour sauvegarder l’ancienne écriture de la langue des Touaregs et participer au développement durable.
En 2004, l’UNESCO a apporté son soutien à l’Association pour la promotion des tifinagh (APT) basée à Agadez, au Niger, pour l’édition de deux numéros du journal bimestriel Amanar.
Amanar est édité en tifinagh, l’écriture touarègue, et en français et distribué dans les communautés touarègues du nord du Niger. Le lancement du journal a suscité un vif intérêt auprès des populations nomades.
Des groupements villageois se sont mobilisés pour s’initier à la vocalisation des tifinagh grâce au livret d’apprentissage, également édité avec le concours de l’UNESCO et mis à leur disposition par l’APT. Cette mobilisation a dépassé le simple stade de la curiosité dans ce monde où l’écrit est une nouveauté.
En 2005, l’UNESCO contribue à la publication de 6 nouveaux numéros de la revue. De plus, ce projet prévoit des stages de formation de l’équipe rédactionnelle et technique (rédacteurs, traducteurs, illustrateur et rédacteurs techniques) afin d’assurer la continuité du projet.
Tifinagh vocalisées
Pour lire vite et bien
Un mot écrit en tifinagh traditionnelles peut avoir plusieurs signification, selon la prononciation qui en est faite. Et parfois il n'est pas évident de choisir entre deux significations. Cela dépend du sens de la phrase, des mots qui précèdent et qui suivent. La lecture est longue et parfois difficile. C'est dans le souci d'une lecture aisée et rapide que les responsables de l'APT, tous spécialistes des tifinagh, ont travaillé pour mettre au point cet alphabet vocalisé.
Qu'est-ce que les tifinagh vocalisées ? Ce sont des signes appelés voyelles gui, placés dans un mot entre les tifinagh traditionnelles, permettent de lire exactement le mot comme si on le prononçait lettre par lettre. Tous es alphabets modernes répondent à cette règle universelle de un son, un signe. Avec les tifinagh vocalisées, on trouve dans le mot écrit tous les éléments de la prononciation .