Tin Hinan, reine berbère
Poésies amazigh
Les lions enfin rugissent...
Sur les pyramides d’Egypte / Sur les roches des Atlas et du Tassili / Dans les tombes de toute Tamazgha / Jusqu’aux Canaries / les ancêtres ont tracé ton nom : amazigh
Sur les côtes les montagnes et les océans / Dans les déserts silencieux et brûlants / les ancêtres ont donné leur sang / nous sommes amazigh
Dans le ventre des mères et de la terre / raisonnent encore et toujours / les chants beaux des troubadours / les sourires amers des patronymes / amazigh
Sur les chemins dans les cimetières et les vallées / courent toujours Thya (Dihyia) et Tin Hinan / mains tendues chevelures au vent / soulevant poussière et tourbillons / pour que vivent leurs enfants
Dans leur tombe continuellement / se retournent d’impatience et d’incompréhension / nos martyrs et nos héros / contre l’oubli et la lâcheté / de certains de leurs rejetons
Et de la magnifique Kabylie / Mouloud Maameri et Lounès Matoub / ont sonné le clairon / De Zouara et Zentan les rebelles du Hoggar des Atlas à l’Azawad
Les lions enfin rugissent…
Ali khadaoui
Chaque aube
Des poèmes sont versés dans vos miroirs / L’eau mûrit dans vos paumes/ Quels que soient vos chagrins d’amour / Quels que soient vos chagrins de transe / D’où galopent vos peines de cœur / D’où commencent vos chants de rebelle / De cet oiseau noir / De cet oiseau blanc / Tous ceux qui savent l’horizon / Sont perdus sur vos dunes
Chaque aube revient / Un homme rempli de forces
Et de corail forgé de vos sueurs / Mais qui a dit : Vous êtes stériles / Pourtant vous êtes mères / De toutes les roches du ciel / Mères de tous les aigles bleus / Qui errent sur vos poitrines / Mères de toutes les gazelles / Qui dorment dans vos girons.
Chaque aube revient / Reines encerclées / Sommeil et blessure / Sécheresse et barbelés / Ville de cuivre/ Et reines de lumière
Chaque aube revient / Les vaisseaux de vos jardins / Papillons et mouettes / A vos fenêtres / Reviennent / Un homme rempli de forces / Et de corail forgé de vos sueurs / Annonce vos confins / De la bouche de cet oiseau noir / De la bouche de cet oiseau blanc.
Chaque aube revient / La reine de la fable Tin-Hinan / Le murmure de la révolte / De l’Azawad / De Tamanrasset / De Ghadamès / Ô mères nuageuses / Mères de tous les rois Amoud, Kawsen et Amestan / Mères de mon printemps / J’avoue / Blessé d’amour / J’avoue / Blessé d’aile / Chaque aube revient / Un homme rempli de forces / Et de corail forgé de vos sueurs / Narre vos chagrins.
Sassi DEHMANI