Femmes, femmes, femmes ...
Yunus Inoussa Ocquet
Poésies
Sages - femmes
La nuit durant, point de sommeil pour la mère / Qui écoute d’une oreille les borborygmes révoltants
des ventres vides, / Et de l’autre les complaintes des sorciers repus de / sang, de sueurs, / De cette masse électorale qui a vendu ses voix pour un / paquet de thé !
Demain, un autre jour semblable à ceux qui viendront / Un jour de peine et d’endurance et de doute / Un jour où le foyer sans feu dormira dans le froid de / ses cendres / Et la marmite et le panier qui ont / oublié le nom de / tous les légumes…
Je vois venir l’impétueux tsunami de milles haines / charriées / Engloutir l’instant d’une journée de mars / Les certitudes artificielles, les villas de marbre et / les basins surbrodés / Ce jour là seulement naîtra la République entre les / mains d’honorables
Sages - femmes …
Yunus Inoussa Ocquet
Femme
L'harmattan souffle et emporte nos rêves de / poussière / Agadez, sous la chaleur torride de nos sentiments / partagés... brille de mille étincelles qui jaillissent / de tes yeux envoûtants / Sorcière blanche venue du pays des toubabs, je suis fou / de tes sortilèges passionnels... / Sur la route de tes jambes moulées dans ton sari à / rayures, je devine la / fraîcheur de ta peau veloutée ... / Le staccato de ton cœur d'amoureuse, réveille mes / sens engourdis par le désir ... / Je me suis souvent demander de quel miel sont faites / tes lèvres ... femme touarègue ! / Je frissonne souvent à l'idée de me noyer dans les spasmes de tes soupirs lorsque par une night de / chaleur nous aurons notre corps à corps ... / Match perdu d'avance car ne contenant pas / d'adversité... / Femme touarègue, je te prends la main et essaie de regarder avec / toi le même horizon ...
Yunus Inoussa Ocquet
Femmes de nuit
Le chewing-gum claque bruyamment dans vos bouches de / suceuses / Les libidos défilent sur / le paillasson de vos cabanes / cabanons / De vos aisselles mal épilées se dégage l’effluve / concentré du désir acide / Le cliquetis saccadé de vos perles perverses rend la / nuit incertaine / Le petit pagne n’est plus qu’un bidet de fortune où se /soulage le plus offrant / Femmes de nuit perdues dans l’attente de l’amant / éphémère
Femmes de proie, cousines du rapace furtif et
souterrain, / Que faites vous de tant de fantasmes incarnés ?
Que dites vous de tant de phéromone distillée ? / L’amour, la souffrance et le mépris ont / mutilé vos / ovaires / Les hommes enchaînés à vos pieds ne savent à quel sein / se vouer / Tout doucement, se dessinent les contours écrêtés du / précipice auquel vous aspirez…