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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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1 mars 2009

Femmes touarègues : Poésie contemporaine

 

Hawad : Caravane de la soif 

femme touarègue hadja

femme touarègue Hadja Tanko Hamiche

Silhouette infinie

Une vieille, maigre, grande / voilée de hardes / un panier sur la tête / se détache du campement / Ombre arrachée à son abri / elle grimpe les falaises / bras ballants entraînés par le vent / Toutes les mélodies de l'Éternel / sont gravées dans le geste de ses bras / et sur les lacets incurvés de la route / qui ondule vers les plateaux montagneux  / d'Inta

La forme de ce geste contient le rêve / du chemin qui mène au puits / dans une vie sans soif / Ce qui nous manque est inscrit dans la mélodie de chaque pas / le sourire de chaque lèvre / dans la gueule même des hyènes / et dans la silhouette de cet arbre élancé / dont les racines sont plantées / dans les entrailles de la terre / et les branches accrochées / dans l'azur des cieux

minata almoutapha tambo

 Minata   A. Tambo

Tamajaq

Elle garde les chèvres / sur les dunes lissées par le vent / Elle a laissé sa tente au creux de la falaise / où rôdent hyènes, renards, charognards / sous le vélum des étoiles cieux / ternis par la fumée des usines / qui déchiquettent les entrailles de la terre / Son bébé incrusté sur le dos / grain de beauté / peau tannée par le soleil / ocre visage ridé / par les rêves suspendus / le sursaut des cauchemars / elle est assoiffée / maigre, grande, cou élancé / antilope / Elle porte un collier de croix / géométries où le cosmos est réduit en bulles de lumière / Elle est sauvage / prête à s'effaroucher / comme l'autruche chatouillée / par une araignée / Ses yeux sont aigus comme ceux d'un fennec / qui sort de son trou au crépuscule / Ses mains sillonnées de veines / bleuies par la famine angoisse

Elle tresse une natte en feuilles / pour son mari qui a conduit la caravane / hors des frontières / agenouillé par les chaines des prisons / et le brasier des tortures

ou pour son frère en exil / errant d'une étoile à une autre / pour éviter le manteau étroit des cités / et leurs cellules d'asile

non / natte trame /qui raccommode le tissage des mythes / Espoir qui détresse les douleurs / Gestes qui tisonnent la lueur des souvenirs / pour démêler les nœuds coulants / d'une vie étranglée entre sa couche et ses puits

Soigne les ailes brisées du souffle en vol / entre son gîte et sa destinée liberté / mélodie qui tranche enficelages et entraves / O mouvement de l'archet / Aiguise les lames de l'aurore / et fends la grimace des serres machines / qui troussent les jupons de la nuit / où se love le sommeil des enfants touaregs

Hawad

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