Touaregs : une nation piétinée et pillée
«Touaregs : Voix solitaires sous l’horizon confisqué»
« Au début, les Touaregs formaient une nation (tumast) qui avait sa structure et ses visions par lesquelles elle perpétuait son monde. Alors, la France est arrivée avec son ingénierie. Elle a tenté de les dominer et, eux, lui ont résisté jusqu’à ce qu’elle les brise et les asservisse. C’est dans cette situation que sont arrivées les années des indépendances africaines dont la nature n’a pas de nom25, une face de la colonisation qui surpasse la première pour les Touaregs car cette époque – commencée aux environs de 1960 jusqu’à présent – a réduit l’Afrique à l’état de dépouille et en particulier le monde touareg, privé de tout l’héritage que la colonisation avait accaparé et qu’elle aurait dû restituer à chaque peuple ou nation colonisés»
Mohamed Ali ag Ataher Insar
Tademekkat
S’il ne me reste qu’une veine
Nous voulons être / Le premier nœud de la nation / d’ici à la Mauritanie / et jusqu’à la Libye / et tisser de ce nœud une trame / et de cette trame un paravent / pour protéger la nation / Et s’il ne me reste qu’une veine / je la donnerai à la nation / pour qu’elle s’abreuve / Et s’il ne me reste qu’un œil / je le donnerai à la nation / pour qu’elle voie son pays / Et s’il ne me reste que le cœur / je le donnerai à la nation : pour qu’elle se nourrisse / et elle se soulèvera pour son pays / Et s’il faut donner mes doigts / pour tisser encore la nation / je les donnerai / afin qu’elle se retisse
Khalifa ag Elansari
Rhissa Rhossey : poèmes inédits
NON, jamais !
Non, jamais, je ne composerais avec l'ennemi / je ne voterais pas leur constitution / Qui m'oublie / Non, je ne participerais pas à leur développement / Qui me ruine / Non, je n'applaudirais pas leurs discours / Qui m'humilient / Je ne respecterais pas leurs frontières / qui m'ankylosent, / me déchirent / Et me barricadent / Je leur réclamerais / mon identité / Oui, je leur réclamerai / Par les vers / Et les rafales
Mon Ténéré / Ma vie / Ma Liberté.
Ashamor
Seul / Il n'a pas de toit / A ses yeux / Pas de lois qui tiennent / devant lui l'impossible recule / il recule chaque jour un peu plus / il n'est rien / il a tout / de la vie en attendant le meilleur / il prend le pire / Magicien de Génie / de ces rêves, il fait des réalités
Faris Amine
ALKHIR DASHEK (L'Honneur et le Bien)
Mes frères Kel Tamasheq, n'oubliez jamais l'Honneur / Ne devenez pas des sales envieux, n'oubliez jamais le Bien
Il ne faut pas perdre la dignité, mariez-vous à la vérité pour sauver notre Peuple / L'Air et la Tamesna sont la même chose, et aussi Kidal, Djanet, Sabha sont là
Mes frères Kel Tamasheq, n'oubliez jamais l'Honneur / Ne devenez pas des sales envieux, n'oubliez jamais le Bien
Nous témoignons pour nos montagnes, nous témoignons pour notre désert / Il y eu un temps où on était réuni, mais un diable est arrivé pour nous diviser
Mes frères Kel Tamasheq, n'oubliez jamais l'Honneur / ne devenez pas des sales envieux, n'oubliez jamais le Bien
C'est là que notre union s'est déchirée, à partir de cela une longe révolution c'est ouverte, / Le sang de notre Peuple coule, nos États ne nous comprennent pas
Mes frères Kel Tamasheq, n'oubliez jamais l'Honneur / Ne devenez pas des sales envieux, n'oubliez jamais le Bien
Pour les Nations notre Union est comme une blessure sans soin, / Ils ont détruit des pauvres hommes et ils ont détruit la dignité de nos belles femmes
Mes frères Kel Tamasheq, n'oubliez jamais l'Honneur / Ne devenez pas des sales envieux, n'oubliez jamais le Bien
Laissez de côté l'envie ! Plus de bagarres entre vous ! / Que le Bon Dieu protège notre peuple dans ce monde qui as perdu la boussole