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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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4 avril 2009

Âme touarègue, âme du désert

 

Almoustapha Tambo

«Ma peinture a une âme, celle du désert»  

aquarelle_A

«Étant moi-même Touareg, mes représentations s'inspirent des couleurs du désert

C'est un monde de liberté, sans horizon.

Quand je dessine, les personnages qui apparaissent me sont proches, je les connais : avec eux, j'ai partagé le thé ou la soif, marché sous le même soleil, embrassé ces espaces infinis. Les scènes qui naissent sur le papier, je les ai vécues, je les porte en moi, elles sont mon identité, l'essence de moi-même. 

Ce qui m'intéresse, encore plus que les chameaux, c'est ce surgissement du vide vers le vide. Ils surgissent de nulle part et on ne sait pas vers où ils vont. L'espace est flou, indéterminé. C'est l'infini, ils ont domestiqué l'essouf. 

Avec l'acrylique, je ne sais pas où les couleurs m'entraînent : elles m'envahissent, me remuent au plus profond de moi-même, me désaltèrent.... Des visions se profilent, comme dans un rêve... Elles s'emparent de mon âme,révèlent ce qui hante mon inconscient , ce qui trouble mon âme ... 

Comme lorsque dans le désert, nous traçons en silence des signes sur le sable,  seuls avec nous-mêmes et que nous effaçons aussitôt. C'est le pan caché de notre âme, que nous ne livrons qu'à l'infini, qu'à l'Être Suprême....

Quand je travaille à l'aquarelle, le chameau n'est qu'un symbole : le chameau existe dans un espace qui semble vide, hors du temps, hors de la réalité. Il apparaît ou disparaît dans un paysage où la lumière est soleil, lueurs des étoiles, poussière de sable, où l'on entend tout d'abord le silence, qui, peu à peu, s'emplit de sons feutrés, indéfinis, bruits de la vie, agitation d'un brin d'herbe, roulement d'une pierre, cri d'oiseau, souffle du vent ...

Ce qui m'importe c'est cet espace sans horizon, ce lointain vide, reposant, où la réalité devient mirage, où la solitude et la paix nous permettent de rester des Kel Tamasheq.».

A. Tambo   janvier 2009

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