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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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20 février 2010

Coup d'État au Niger

 

«Quelle erreur de confier le gouvernail

du vaisseau de la vie à des épouvantails

qui la font dériver dans la tempête»

Hawad 

Les raisons du coup d’État

Abdoul karim Abdoulkarim Goukoye, le porte parole du Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie (CSRD), qui dirige le Niger après le renversement, jeudi, du président Tandja  a lu une déclaration dans laquelle il explique les raisons du coup d’ État. Voici le texte intégral de la déclaration.

Une transition fondatrice d’espoir ? Abdoulahi ATTAYOUB

Les Nigériens ont besoin de voir que le pays avance vers des lendemains qu’ils espèrent meilleurs. Que la guerre contre la malgouvernance quitte le discours pour se répandre dans leur quotidien. Que la lutte contre la corruption institutionnalisée soit une priorité absolue à tous les niveaux de l’ État. Que la Justice retrouve enfin les moyens politiques de mettre fin à la culture de l’impunité. Que le citoyen vive au plus près les décisions qui influencent directement sa vie quotidienne. Que l’appartenance à un groupe socioculturel ne soit ni un handicap ni un tremplin pour réussir son projet de vie…

Ne partageons pas la position de ceux qui insistent pour réduire au minimum la durée de cette transition, car nous sommes à nouveau à un carrefour qui pourrait nous mener vers le meilleur, mais le pire est toujours possible. La période de transition devra durer le temps qu’il faudra pour mener une large consultation nationale dont les conclusions serviraient à la rédaction d’une nouvelle Constitution. Une Constitution et des institutions dont la légitimité ne saurait faire l’objet d’aucune équivoque, car elle serait le fruit d’une large concertation nationale sans tabous ni précipitation. Ces débats ne devraient pas se limiter à des considérations techniques, car nous ne sommes pas encore au stade où les préoccupations de la classe politique peuvent uniquement porter sur le dosage des pouvoirs entre les différentes institutions de l’État. Le vrai débat devrait se situer ailleurs, notamment sur le meilleur système à mettre en place pour que tous les Nigériens puissent se reconnaître dans les institutions de leur pays. Cela passe par une mise à plat des règles essentielles qui doivent régir le fonctionnement de l’État pour garantir la cohésion nationale et sociale et veiller au respect des équilibres nécessaires à la stabilité du pays.

ll s’agira notamment d’accepter, enfin, de traiter la question du Nord dans un souci de réconciliation et de construction nationale. Un groupe de travail pourrait se charger de faire un état des lieux sur cette question et proposer des pistes qui seraient débattues lors d’un forum national. Une résolution définitive de cette question est d’autant plus urgente que le contexte géopolitique devient de plus en plus menaçant et que le Niger ne peut pas se permettre d’entretenir des querelles internes qui l’exposent davantage à toutes sortes de velléités.

Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie au carrefour de l’Histoire

Au carrefour d’une Histoire très courte d’ailleurs, puisque nous fêtons cette année le cinquantième anniversaire de notre indépendance, et fort mouvementée, hélas ! l’Armée devant intervenir régulièrement dans les affaires de l’ État pour rééquilibrer des dérives ou des dysfonctionnements que le personnel politique civil engendre ou n’est plus capable de réguler.

Au regard de cette instabilité politique désormais chronique, il convient de s’interroger sur les causes réelles qui poussent régulièrement nos dirigeants politiques à s’affranchir des textes qui organisent notre vie publique — textes forcément censés protéger à part égale tous les citoyens nigériens — pour se lancer à corps perdu dans des pratiques privilégiant des intérêts strictement personnels le plus souvent contraires à l’intérêt du plus grand nombre.

Il semble que l’une des raisons de cette incompréhension permanente entre les dirigeants politiques et les citoyens ordinaires, qui divise si fortement la société nigérienne, réside essentiellement dans le peu d’importance que ces mêmes dirigeants politiques, quels qu’ils soient d’ailleurs, accordent aux textes qui fondent notre démocratie. Et aussi dans la conscience que ces dirigeants ont du caractère très relatif de leur légitimité. Les conditions souvent hasardeuses dans lesquelles les institutions des Républiques précédentes ont été mises en place pourraient expliquer une grande partie ce relatif sentiment d’irresponsabilité .

Pour mettre un terme à ce cycle d’instabilités si préjudiciables au bon déroulement de la vie publique et à la gestion des ressources qui pourraient offrir de meilleures conditions de vie si elles étaient consacrées au bénéfice de tous les citoyens, les militaires seraient bien inspirés de prendre la dimension de la responsabilité qu’ils ont choisi de s’assurer. Ils devraient assumer devant le pays la totalité des actes nécessaires à la réconciliation des Nigériens entre eux et avec leur État. C’est seulement à cette condition qu’ils pourront prétendre innover et contribuer à doter le pays d’institutions réellement légitimes.

En effet, pour les autorités de transition, la priorité devrait être de doter le pays d’institutions suffisamment légitimes et solides pour assurer un fonctionnement durable et structurant de l’État. La question du calendrier est donc secondaire et ne devrait se poser que bien après ce travail accompli. Il est surprenant de constater que certains dirigeants pressent le CSRD de « rendre » le pouvoir au lieu de se pencher sur la meilleure manière de contribuer à l’avènement d’institutions sérieuses et susceptibles de garantir la stabilité du pays. L’empressement de ces leaders politiques à « reprendre » le pouvoir dénote un rapport malsain à la chose publique. Ces politiciens donnent l’impression de privilégier plus la gestion de leur carrière politique que la volonté de chercher à mettre un terme aux errements politiques de ces vingt dernières années.

Le CSRD et le gouvernement doivent se donner le temps nécessaire à la mise en place d’un Conseil consultatif capable de gérer cette transition dont la qualité déterminera la stabilité du pays par la suite. Toute erreur d’appréciation sur la nature de sa mission risquerait d’affaiblir considérablement la Constitution et les institutions à venir.

Quel rôle pour le Conseil consultatif ?

Dans l’esprit de la junte au pouvoir et de la classe politique, le Conseil consultatif aurait pour l’une de ses missions la rédaction des textes, notamment les textes de la nouvelle Constitution. Il semble pourtant plus indiqué que cette tâche revienne à une Assemblée élue qui serait suffisamment représentative pour décider de l’organisation des pouvoirs publics, en premier lieu la loi fondamentale qui régit le fonctionnement de l'État. Cette Assemblée s’entourerait des compétences techniques nécessaires à l’accomplissement de cette tâche.

Le Conseil consultatif pourrait donc se donner pour unique mission d’organiser l’élection d’une Assemblée constituante composée des représentants de toutes les sensibilités politiques du pays. Cette Assemblée ayant la légitimité ainsi affirmée pourrait se pencher sur la rédaction d’un texte constitutionnel qui sera soumis au peuple par voie référendaire. Les autres institutions de la République devraient être également l’émanation de cette nouvelle Constitution. Cette solution aurait pour avantage de doter la nouvelle Constitution d’une légitimité à la base, car nous savons par expérience que n’importe quel texte qui sera proposé au référendum sera plébiscité, quelles que soient par ailleurs sa qualité et les conditions de sa rédaction (se référer à toutes les Constitutions depuis la Conférence nationale !).

La Constitution ne peut pas se contenter d’être une simple série d’articles dont l’application suffirait à faire fonctionner un État. Elle doit être réellement l’émanation de la volonté du peuple dans toutes ses composantes. Sinon, elle sera toujours perçue comme une série de textes qui pourront être selon les circonstances et les intérêts particuliers transgressés, suspendus, annulés, violés en toute impunité… Dans un pays comme le Niger, la rédaction d’une Constitution ne saurait être qu’un acte technique comme un autre confié à des spécialistes plus ou moins inféodés à des clans politiques dont la conscience de l’intérêt du pays est très loin d’être une évidence au regard de notre histoire récente.

Abdoulahi ATTAYOUB 

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Commentaires
R
Aujourd'hui comme hier, nous votons pour les mêmes.<br /> <br /> Pour changer quoi ?<br /> Pauvre Niger !!!<br /> Pays pourtant si bien parti dans la sous-région mais lamentablement à la traine aujourd'hui.<br /> <br /> A qui la faute ?<br /> A celle des mêmes intrigants qui n'ont d'autres visions constructives que celles de leurs misérables poches trouées que rien ne saurait remplir.<br /> Un adage bien de chez nous dit que «  c'est le cœur qui se rassasie, pas le ventre «  <br /> De Placca, sur RFI, a vraiment tout dit. Tout autre commentaire<br /> serait superflu.<br /> il y a quelques jours, pas une parcelle de ce vaste territoire qui n'ait reçu leur hypocrite visite de courtoisie.<br /> Ce vaillant peuple nigérien a tellement souffert de la faim,<br /> de la soif, de l'insécurité qu'il n'a rien vu venir parce que les élections étaient lointaines.<br /> <br /> Et puis ici ils votent sans enthousiasme<br /> <br /> PLACCA l'a dit :<br /> <br /> RIEN DE NOUVEAU, LE PASSÉ SUCCÈDE AU PASSÉ<br /> VIVE LA DÉMOCRATIE
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