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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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16 novembre 2012

Azawad, qui est terroriste ?

 

Non au génocide

Rhissa Rhossey

mnla_declaration_independance_azawad

MNLA proclame l'indépendance de l'Azawad

Jamais nous n'accepterons un complot planétaire contre les minorités sonrghaï, peule, arabe et touarègue de l'Azawad.

Tout laisse à croire que nous sommes à la veille d'une offensive onusienne dans l'Azawad, pour, dit-on libérer le Mali des terroristes qui menacent la sécurité mondiale.

Mais faisons preuve de discernement : dans cet amalgame voulu et entretenu, qui est terroriste ?
Le vaillant peuple multiracial de l'Azawad qui cherche sa légitime autodétermination, sa dignité et sa reconnaissance ?
Ou AQMI et le MUJAO qui sèment le chaos et l'obscurantisme à Toumbouctou et Gao et demain peut-être à Dakar et Conakry ?
Alors, avant de déclencher cette offensive, soyons clairs : contre qui sera-t-elle dirigée ? AQMI, MUJAO, Ansar Edine ou le légitime MNLA ?

Le MNLA est dans son territoire ancestral, l'Azawad

Les combattants du MNLA ne sont pas seulement Touareg, ils sont de toutes les ethnies qui peuplent l'Azawad et ont été, à parts égales, victimes de toutes les souffrances, de toutes les injustices, et de tous les carnages de ces années de lutte et  de résistance oubliées ou étouffées.
Le MNLA est  une révolution populaire qui s'est définie comme telle, sans ambages, dès le départ.
Ses leaders connus.
Ses objectifs connus.
Il a livré des combats victorieux et libéra son territoire au bout du canon, mètre carré par mètre carré. Ses objectifs atteints le MNLA cessa le combat aux limites du territoire qu'il s'est assigné.

Pourquoi à ce moment précis, le MUJAO,  AQMI et Ansar Edine n'ont-ils pas continué ?

Pourtant, ils avaient des ambitions au-delà du Mali.
C'est véritablement le MNLA qui portait le combat.
Pour plusieurs raisons : c'est son pays, il n'était pas dans l'improvisation et il avait la force de la légitimité.
Le poids du passé, de
l'Histoire : les morts de 1963 et ceux de 2012 portent le même nom : oucouhadas, les martyrs.

Aujourd’hui, les jeux sont clairs

Il n y a plus d'énigmes, plus de zones d'ombre, plus de suspens.
Nous assistons, grâce à Dieu, à la tombée des masques.
Les terroristes ne sont pas à Gao ou Tombouctou.
Les criminels les plus dangereux sont à Bamako.
Ils ne se sont pas infiltrés récemment, ils ont toujours été à Bamako.
De Modibo Keita à Toumani Touré, en passant par Moussa Traoré, les terroristes ont toujours élu domicile à Bamako.
Le Capitaine Sanogo l'a si bien compris.

Ibrahim Ag Bahanga , l'enfant terrible de Kidal l'a payé de sa vie. Ce qui est en branle aujourd’hui, Bahanga l'a compris, il en est malheureusement mort.
Tous ces régimes ont créé le chaos au Nord. Les plus récents ont permis aux intégristes radicaux d"installer leurs bases souvent aux portes des casernes du Nord, ce n'est un secret pour personne.
Aujourd’hui, ce qui dérange le Mali, ce ne sont pas les coupeurs de mains ou les violeurs, ce sont plutôt les revendications légitimes des minorités du Nord.
Comme l'accès à l'éducation,  à la santé, à la culture, au développement, à la vie tout simplement.
Comme illustration, quand le MUJAO a giflé le MNLA par surprise, Bamako s'est senti bizarrement libéré tout simplement parce que le MNLA était chassé de Gao. Pourtant, nous entrions un peu plus dans le cercle du chaos.
De grâce, pas d'amalgame, le problème du Nord-Mali est connu et ne date pas d'aujourd'hui.
Le problème des islamistes radicaux est tout à fait récent dans le Sahel et le Sahara.

ces_démon_crates_qui_nous_gouvernent

CEDEAO : ces démon_crates qui nous gouvernent

N'utilisons pas cet argument qui porte aujourd’hui pour trouver une solution finale,  expéditive et génocidaire aux révoltes récurrentes de l'Azawad.

De cela, nous en sentons déjà les prémices, quand l'Algérie et le Burkina Faso sont considérés comme de mauvaise foi  simplement parce qu'ils cherchent une solution négociée à la crise.

Attention !

La guerre n'est pas un jeu, il est très facile d'y entrer, mais très difficile d'en sortir.
Et  on en sort jamais indemnes.
Mêmes les vainqueurs y perdent quelque chose.

Attention, la guerre n'est pas un jeu.
Demandez à l'Ameérique avec les guerres du Vietnam, d' Irak, d'Afghanistan,
Demandez à la France avec les guerres d' Indochine, d' Algérie.
Demandez au Nigeria au Biafra ...

Les États-Majors Ouest-Africains élaborent, dans des salons climatisés, les stratégies de la guerre avec des budgets colossaux.
En se frottant déjà les mains avec les bénéfices qu'ils en tireront, les villas qu'ils bâtiront, les mercédès qu'ils achèteront.
Or, la guerre n'est pas un business.
Maliens du Nord ou du Sud, n'acceptez jamais que des armées étrangères foulent votre pays, vous y perdrez à vie ce que vous aviez en commun, votre fierté.
N'est-ce pas une raison de plus de vous entendre ?
Maliens de tout bord, j'ose espérer encore que vous n'êtes pas au point de non-retour.

Si après tout,  l'option d'une guerre des Nations dites unies se déclenche contre le nord du Mali, j'ose espérer que les confédérations touarègues dans les cinq États qui se partagent le Sahara ne fermeront jamais les yeux sur le génocide annoncé de la toumast n'inzad.

Rhissa Rhossey  Tchirozérine, le 16 novembre 2012

 

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