Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
Suivez-moi
4 novembre 2014

Prince du désert

 

MDOU MOCTAR

mdou_moctar©arnaud_contreras

Mdou Moctar©arnaud contreras

Sahel Sounds : un souffle nouveau

Mdou Moctar s'impose d'emblée comme l'un des artistes les plus novateurs de la musique saharienne contemporaine. Ses interprétations non conventionnelles de la guitare touareg et l'ont propulsé au premier plan d'une scène bondée. De retour chez lui, il est célèbre pour ses compositions originales et sa poésie verbeuse, un créateur original dans un genre défini par les groupes de reprises. A l'extérieur, où le rock saharien est devenu l'une des plus grandes exportations musicales du continent, il s'est fait un nom avec ses mouvements de guitare. Mdou shredde avec une énergie implacable et frénétique qui fait honte à ses contemporains.

Mdou Moctar est originaire d'un petit village du centre du Niger, dans une région reculée ancrée dans la tradition religieuse. Ayant grandi dans une région où la musique profane était pratiquement interdite, il a appris par lui-même à jouer sur une guitare maison bricolée en bois. Il lui a fallu des années avant de trouver une «vraie» guitare et d'apprendre à jouer en secret. Il est immédiatement devenu une star parmi les jeunes du village. Dans une tournure surprenante, ses chansons ont commencé à gagner les chefs religieux locaux avec leurs paroles de respect, d'honneur et de tradition.

En 2008, Mdou s'est rendu au Nigeria pour enregistrer son premier album d'autotune spatiale, de boîte à rythmes et de synthétiseur. L'album est devenu un succès viral sur les réseaux mp3 d'Afrique de l'Ouest, et a ensuite été publié sur la compilation «Music from Saharan Cellphones». En 2013, il a sorti «Afelan», compilé à partir d'enregistrements sur le terrain de ses performances enregistrées dans son village. Puis il a changé de vitesse, produisant et mettant en vedette le premier film en langue touareg, un remake de Prince's Purple Rain («Rain the Color Blue with a Little Red in it»). Enfin, en 2017, il a créé un album folk solo, «Sousoume Tamachek», un enregistrement doux et béat évoquant le paysage sonore calme du désert. Sans groupe présent, il a joué de tous les instruments du disque. « Je suis une personne très curieuse et je veux pousser loin la musique touareg », dit-il.

Son nouvel album, «Ilana» est son plus ambitieux à ce jour - prenant la tradition en hyperdrive, poussant la guitare touareg dans une direction toujours plus forte et fulgurante. Contrairement au style raffiné de la cuisine typique de la « musique du monde », Mdou fait preuve d'un courage implacable et n'a aucun scrupule à se lancer à fond. Des licks western spaghetti de «Tarhatazed», le graveur de mariage cru «Ilana», à la ballade atmosphérique de Julie Cruise-ish «Tumastin», le nouvel album de Mdou semble à l'aise parmi certains des grands disques occidentaux séminaux. Mais Mdou n'est pas d'accord avec le classement. Mdou a grandi en écoutant les grands de la guitare touareg, et ce n'est qu'au cours des dernières années en tournée qu'il a été initié au genre. «Je ne sais pas exactement ce qu'est le rock, je n'en ai aucune idée, dit-il, je ne sais jouer que dans mon style.»

Alors que Mdou parcourt le monde, il partage son temps entre deux lieux, alternant mariages somptueux à Agadez et concerts à guichets fermés dans les boîtes de nuit berlinoises. Cela offre une perspective unique, mais signifie également qu'il doit s'adresser à différents publics. Chez lui, ses compositions envoient un message à son peuple. À l'étranger, sa musique est l'occasion de se faire entendre et de représenter son peuple sur la scène mondiale.

Sahel Sounds

Mdou Moctar : «Afelan» 

Originaire d'Abalak, au Sahel nigérien, Mdou Moctar a connu une renommée locale grâce à Anar, ballade amoureuse auto-tunée transmise de portable en portable via le réseau Bluetooth. À l'écoute de cette pièce OVNI-esque, le label Sahel Sounds a décollé pour l'Afrique de l'Ouest dans l'espoir de trouver puis d'enregistrer le guitariste virtuose. Au gré des dix titres qui composent Afelan, Mdou déploie un jeu de guitare unique, imaginé en secret dans une famille réfractaire à toute forme de musique. Alternant entre ballades acoustiques traditionnelles à l'émotivité écrasante chères à Boubacar Traoré, magnifiées par une voix miaulée, presque plaintive (Tahoultine) et instrumentaux électriques plus obsédants que répétitifs, proches d'un drone psychédélique et orageux (Maheyega Assouf Igan), Mdou Moctar est de ces musiciens rares qui transcendent le traditionalisme. À en inventer une musique nouvelle ?

pulsomatic

 Zerzura, un documentaire au coeur de l'imaginaire des migrants

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité