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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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16 novembre 2014

Alchimie touarègue

 

Furigraphie 

Hawad 

hawad_furigraphie

Exposition : Encres et couleurs

La « furigraphie », c’est tout un dédale de gestes et d’états psychiques disparates qui n’ont rien en commun, sauf un fil qui les relie [...]. Donc, à partir de là, j’ai deux gestes. D’abord, le geste net, tranché et en même temps généreux, comme une rafale de sabre. Et ceux qui sont chargés de couleur ocre, où tout est comme une litanie de signes tifinagh et de voix en marche jusqu’à l’infini. Cela signifie ce que je cherche à montrer et à exprimer : la cavale au galop des gestes, des images et des imaginations, qui s’emballent.

Ici j’ai écrit la lettre Z qui navigue et vacille entre les rafales de l’adversité. Et le Z, vous le savez, c’est la résistance en personne.

Et ceux-là [les signes] également ont été faits d’une rafale, ce qui renvoie ici à la tentative de relier, de baratter, de fusionner toutes les choses qui sont lovées au fond de mon âme, par le geste, par la couleur et le renouvellement de la couleur, et la diversité des formes et des voix.

Ceci n’est pas différent de mon travail d’écriture par le langage ou par le geste. Toutes ces choses n’en sont qu’une seule.

Et dans tout ce que je fais, il y a ce qui a de la couleur. La couleur signifie le renouvellement du geste et de la teinte. Là aussi, cela évoque ce que je recherche, c’est-à-dire remplir le lieu où il y a du vide. Ainsi, les lieux écopés, je les remplis.

Ce que je recherche en faisant cela, c’est toucher le fond du fond de mon être, l’être touareg que je suis, et les écoper pour qu’apparaissent d’autres imaginaires, d’autres eaux, d’autres points d’eau, les points d’eau d’autres images et d’autres couleurs, et encore d’autres situations et d’autres états nouveaux, qui n’ont encore jamais existé, sauf dans ce qui est à venir.

Ainsi, sans fin, je marche, ainsi je montre qu’il y a d’autres voix, d’autres images, formes, états, mémoires qui sont en nous et dont certains n’ont pas encore vu le jour.

C’est tout un travail de « furigraphie », de ressassement, de monologue obsessionnel et de choses par lesquelles l’être humain baratte la douleur qui est en lui…

Hawad   Interview, Canal-U Toulouse, 2004

hawad_oeuvre_graphique

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