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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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12 mars 2018

Chants traditionnels

 

Et guitares électriques

Les « filles de Illighadad »

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L'autre blues du désert

Fin 2016, les « filles de Illighadad » ont enregistré leur premier album en plein air dans le vaste désert où elles sont nées. Entre fin 2016 et mi 2017, elles ont fait plusieurs tournées en Europe. La musique des « filles de Illighadad » est la célébration de la sobriété, des voyages et de la découverte.

Sobriété, car sur le plan musical, l’atmosphère sonore est minimaliste. Fatou entonne les chants repris en chœurs par Alamnou et Mariama. Ces chants traditionnellement joués par les femmes du Niger accompagnent en général des évènements heureux tels les mariages, les baptêmes, les courses et parades de chameaux. Dans le désert, le public est essentiellement féminin, il ne se contente pas d’écouter chanter, il  danse, bat des mains et fait des youyous

Pour les personnes n’étant pas nées dans la culture nigérienne, la seule vue du trio est un voyage. Toutes les filles ont à peine une vingtaine d’années et semblent vivre dans un monde à part, celui des caravanes, des nomades, celui du silence des vastes étendues de sable. Pas besoin de comprendre la langue pour savoir que ces chants découlent de techniques vocales très anciennes. Inutile d’être féru de culture nigérienne pour percevoir que chanter est, pour ces femmes à la fois un moyen de conserver les usages, les coutumes et un outil politique pour contester parfois. Qui a dit que sous leurs voiles, ces très pudiques femmes africaines venues du désert n’étaient pas libres, fortes et engagées ?

(...) Écouter les « filles de Illighadad », c’est plonger dans un univers hors du temps urbain, donc se régénérer. C’est aussi découvrir le quotidien des peuples nomades du Niger. Assister à un concert des « filles de Illighadad » c’est effleurer la texture des rapports parents-enfants faits d’incompréhension, de doute, d’amour, de surprises agréables ou non.  Écouter les « filles de Illighadad » c’est photographier les rêves de ces chanteuses profondément ancrées dans leur tradition et subtilement progressistes. Écouter les « filles de Illighadad » c’est, s’imprégner des histoires venues de temps immémoriaux, mais aussi vivre des drames contemporains tels le vide affectif et culturel habitant les nomades que l’exode rural ou l’obligation étatique de sédentarisation a éloignés des dunes, des tentes et des nuits à la belle étoile.(...)  Article intégral

Thomas Ayissi  Music In Africa  29/06/2017           

Une musique pastorale

Même la jeunesse tamasheq a dû un peu l’oublier, mais à l’origine du rock touareg tel que Tinariwen l’a fait connaître dans le monde, il y avait le tendé : une musique pastorale, rythmée par le tambour à eau du même nom, et pratiquée traditionnellement par les femmes. Venues du Niger, Les «Filles de Illighadad», village saharien perdu entre brousse et désert, entendent bien le rappeler. Agées d’à peine plus de 20 ans, elles ont accordé leur blues polyphonique en gardant les troupeaux au bord de la piste.

Cela n’a pas empêché Fatou Seidi Ghali, leader du trio, d’apprendre à jouer de la guitare électrique, ce qui fait d’elle l’une des rares femmes à maîtriser les fameuses syncopes berbères. Seulement, quand ses confrères masculins ont opté pour un accompagnement au djembé ou à la batterie, elle est restée fidèle aux percussions de ses ancêtres. A l’oreille, la différence de ce girls band tamasheq est fine : on retrouve, dans leurs compositions, les thèmes nostalgiques chers aux nomades, les riffs sinueux et lancinants, les mélodies minimalistes et répétitives. Seulement, la transe est plus douce, plus organique, d’une infinie tranquillité. Assez pour voir dans le premier album «Eghass Malan» de ces futures étoiles du désert la possibilité d’un son neuf. 

Anne Berthod  Télérama

 

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