Yunus Inoussa Ocquet

Le monde dort encore

Je vogue sur cet océan de neige poudreuse, foulant du pied les débris d'une nuit agitée

J'ai beau crier : Sophia

La sagesse s’enfuyait, talonnée par un philosophe fou d'envie de bleu, de ciel azuré et de magie.

Je reçois en plein visage ces lumières de Paris, ville lumière où se cache la belle

Endormie sur ce lit de roses éphémères, elle songe au loup couleur café.

Un papillon prend son envol nocturne et se pose sur sa joue de rose et de kiss multicolore

Il lui parle de moi et d'arc-en-ciel d'Afrique et d'ailleurs

Les trains et les avions qui la conduisent vers cet univers, restent anonymes et silencieux

A la millième gare je me retrouve gelé et suspendu au temps qui traîne ses pas

Mon âme sœur est là, elle pue mon love.

Et sous ma couette inhumaine, son cœur palpite de mille feux

La grisaille de l'aube sur la ville se colle aux lambeaux de ma nuit d'insomnie

Le café fume et répond au concert de grillons invisibles

Cette complainte souterraine de la vie qui s'éveille, me rappelle l'insondable mystère de la création

Un froid insidieux caresse la cime des arbres et la calvitie du vieillard matinal

Le temps répète encore ses répliques interminables sur l'histoire chargées de poussières du néant

Tout est éphémère, tout est à refaire, tout est à redire en urgence

La mort lente et saltimbanque traque les indices d'amour jusqu'au dernier

Les rêves, les souvenirs se confondent dans nos consciences fugitives

Tous les points d'ancrage sur les marécages de la vie échappent à nos pas incertains de somnambules

L'absurde grince comme un couteau entre nos dents de crocodiles

Chaque pas, chaque esquisse prépare lentement notre fin dans l'espérance qui s’épuise

Et l'éternité se rit de nos turpitudes dérisoires qui se chamaillent...

Ocquet Noureini Inoussa