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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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21 novembre 2018

Le Niger en deuil : Disparition de Malam Maman Barka

 

Dernier Maître du biram

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La musique sacrée du biram nigérien

Le biram est un instrument qui a bien failli disparaître. Il jouait pourtant un rôle central dans la vie des populations Boudouma qui vivent au bord du lac Tchad, côté nigérien. Heureusement, le biram a pu être sauvé.

Le biram a la forme d'une petite pirogue qui sert de caisse de résonnance. Il est fermé par une peau de vache avec un long manche sur lequel sont attachées cinq cordes en nylon. C'est un instrument sacré protégé par Karguila, l'esprit du lac Tchad. Il est joué par un maître à des circonstances précises selon Malam Maman Barka, artiste joueur du biram.

Cet instrument de musique sacrée était tombé dans l'oubli mais il a pu être sauvé par Malam Maman Barka, qui s'est initié auprès du dernier maître encore en vie. Aujoud'hui le biram est devenu un instrument presque ordinaire et il a désormais encore de beaux jours devant lui.

Reportage de notre correspondant à Niamey   Écoutez    La_musique_sacr_e_du_biram_nig_rien_

DW.com

Dernier Maître du biram

Mamane Barka est né à Tesker, dans le département de Zinder en 1959. Il a été professeur pendant de nombreuses années avant que ses compétences sur le Ngurumi, un instrument à deux cordes pincées, il a atteint la popularité au Niger et au Nigeria voisin.

En 2002, il a reçu une bourse de l'UNESCO pour matérialiser son rêve de raviver la tradition du Biram, qui est un instrument à cinq cordes qui est utilisé dans le Boudouma (un peuple de pêcheurs du Lac Tchad). Il s'est rendu au Lac Tchad pour rencontrer les Boudouma, groupe ethnique de pêcheurs nomades, et leur instrument sacré, le Biram, qu'ils croient protégé par l'esprit du lac Kargila. À l'époque Boukar Tar, le seul maître restant du Biram , était encore vivant et il a enseigné Mamane les secrets de l'instrument saint et les paroles des chants mystiques. Il a ensuite donné Mamane le dernier biram et lui a demandé de le promouvoir partout dans le monde.

Après que Mamane ait joué sur le biram au Festival de musique du désert à Rissani, au Maroc, en 2005, il a été invité à effectuer d'autres concerts à l'étranger, y compris des événements en France et en Allemagne. En 2008, il a joué au WOMAD avec le percussionniste Oumarou Adamou. Oumarou est le fils d'un griot haoussa dans la ville de Maradi, dans le sud du Niger, près de la frontière nigériane.

Mamane et Oumarou ont commencé à enregistrer cet album peu de temps après en juillet 2008 avec le producteur Paul Borg. La plupart des chants sont des chansons traditionnelles de Boudouma qui parlent de la vie des ancêtres, des esprits, des animaux avec lesquels les nomades vivent, de la bravoure des guerriers ou de la beauté de l'eau dans le lac ou dans le désert. Mamane a également ajouté quelques nouvelles compositions qui reflètent la société en constante évolution d'aujourd'hui et contiennent des messages importants pour la jeunesse d'aujourd'hui. Il chante en langue boudouma ainsi qu'en Haoussa, Toubou et Kanuri, toutes langues parlées au Niger.

Malheureusement Boukar Tar est maintenant décédé et Mamane est le seul maître du biram dans le monde. Il maintient la tradition à lui seul, mettant l'instrument à l'attention du monde plus vaste avec son propre mélange de blues du désert. Avec la percussion induite par Oumarou, cet album respecte non seulement le biram spirituel, mais aussi l'hommage aux instruments de percussion traditionnels de la riche culture nigérienne: le douma (le tambour spirituel), le kalangou et la calebasse.

Niger Stars

La musique nigérienne est en deuil !

Grande émotion ce matin au Niger lorsque la presse locale a rapporté le décès du musicien Malam Maman Barka, immensément populaire dans son pays et très connu également au Nigeria voisin. La popularité de Malam Maman Barka s'explique par sa maîtrise du biram, un instrument très particulier, et aussi par ses chansons engagées.

Malam Maman Barka a eu deux vies. Né en 1959 à Tesker, dans le département de Zinder, il embrasse d'abord une carrière de professeur. En dehors des salles de classe, Malam Maman Barka se fait remarquer par sa virtuosité à jouer du ngurumi, un instrument à deux cordes.

Mais c'est avec un autre instrument qu'il va enchaîner les tournées et les concerts. Le biram, instrument à cinq cordes montées sur une caisse de résonance en forme de pirogue, est un instrument mythique de la région du lac Tchad. Les pêcheurs nomades buduma vouent à cette sorte de harpe, de calebasse, un culte quasi sacré.

Malam Maman Barka apprend à en jouer auprès du dernier maître encore en vie, qui lui cède son propre instrument. Un biram que le musicien emmènera sur les scènes du monde, au Maroc, en France ou en Allemagne.

Malam Maman Barka chantait en buduma, en toubou ou en haoussa, mais pas seulement des textes traditionnels. Niger mon beau pays, était un hommage à son peuple, à ses ressources naturelles et Presse libre un hymne à l'engagement des journalistes.

RFI

Disparition_du_musicien_nig_rien_Malam_Maman_Barka

  

 

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