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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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16 février 2015

Un «Géant» en rébellion,

 

Kedhou ag Ossad

keddou_ag_ossad_misicien_touareg

Surnommé «Khiwaj» (le Géant), est un guitariste compositeur connu de tous les Touaregs, autant pour son engagement actif dans la rébellion des années 1990, que comme musicien emblématique du Tinariwen historique. Dans les années 1980, il connaît l’exil en Algérie, puis les camps d’entraînement libyens. C’est dans ce contexte qu’il rencontre Ibrahim Abaraybone et Intiyeden, entamant avec eux la longue histoire de Tinariwen. Il se bat au Liban, au Tchad sous le drapeau libyen et s’engage dans la rébellion touarègue. Blessé plusieurs fois, notamment au pied et à l'épaule, Kedhou a été déclaré mort plusieurs fois. 

Il se fait connaitre en tant qu'artiste vers 1987 avec la chanson «Nihrass éhad nihrass achach» (Traduite de Tamasheq par Hawad « Nous sommes de garde de jour et de nuit ») :

Ô mon âme !  / Nous veillons la nuit,  / Nous veillons le jour.  / Nous sommes dans des pays  / Dont les maîtres sont des maîtres.  / Nous attendons qu’ils viennent à nous,  / La France et l’Amérique / Les ont renforcés.

Ô mon âme !  / Compagnons,  / Gardez le sourire  / En pensant au pays  / Qui est le votre.  / Au pays où vous avez laissé / Vieillards et enfants.

Ô mon âme ! / Hommes,  / Gardez le sourire / En pensant à celles  / Qui sont vos sœurs / Là où sont les vieillards / Enracinés pour vous / Dans une attitude / Identique et unique.

Ô mon âme !  / Les uns ont été brisés / D’autres sont partis. / Ceux qui sont morts / C’est au nom de quoi ? / Pour la liberté / Du pays qui est le leur.

Ô mon âme ! / Si vous aviez vu / Combien ils étaient décidés / Quand ont leur a dit / Qu’ils partaient au Tchad. / La nation déjà se dressait devant eux. / Le Mali s’il avait été proche / Aurait été jaloux / De voir comment ils ont combattu.

Ô mon âme ! / Les hommes sont morts.  / Ils ne sont plus. / Certains au lac Tchad, / D’autres au Liban./  Nous veillons la nuit, / Nous veillons le jour./  Nous sommes dans des pays / Dont les maîtres sont des maîtres.


Après les accords de paix, il participe avec Hassan, Diara et Abdallah au premier enregistrement studio du groupe à Abidjan en 1992, puis à l’album The Radio Tisdas Sessions en 2001.

L'enregistrement de l'album a eu lieu en janvier 2000, lors d'émissions pour la station de radio communautaire touareg dite « radio Tisdas » de Kidal au Mali et le mixage en Angleterre. L'album a été produit par le britannique Justin Adams, qui influença le son, et le groupe français Lo'jo. Sa publication permet au groupe de se faire connaître sur certaines scènes européennes, notamment française, avant leur réelle reconnaissance internationale avec leur album suivant Amassakoul paru deux ans plus tard. Le succès de ce dernier permettra la réédition en 2005 de ce premier album.

Au moment où Tinariwen accède à la notoriété internationale, Kedhou poursuit son propre chemin en Algérie, puis à nouveau en Libye.

En 2007, il revient à Kidal pour former le groupe Terakaft avec Diara (frère d’Intiyeden et un autre compositeur historique de Tinariwen) et de jeunes guitaristes de l’Adrar, donnant le jour à Bismilla, the Bko Sessions, son premier album occidental.

Son deuxième album Akh Issudar (« Le lait c'est la survie »), en écho au Aman Iman de Tinariwen) est sorti le 20 avril 2008.

musicinafrica

La révolution est un long fil

La révolution est un long fil. / Il est facile de le rompre / Mais difficile de l'étirer.

Nous recousons le désert, / Le vaste désert. / Nous y raccommodons les déchirures / De la haine et du racisme. / Je suis dans le désert assoiffé, 

Je suis debout, / Je tangue parmi mes frères / Qui empêchent l'entente.

Nous habitons la vallée, / Mes frères et moi. / Ma main saigne, / Mon eau est au creux d'un rocher.

Kedhou

Legh Assistane dagh  Aïtma / Legh assistane dagh aïtma n’toumast ti hegh /  Sendek alkhal wa tarham dagh widagh ham ? / Sendek alkhal wa tarham dagh widagh ham ? /  Ed ma infa tethassam tezwanam dagh nizdjam / Stikyadam dagh Aïtma igdallen sanifham / Sadjite madjrad djer adounia s’abba assoussam /  Alkhal i-djed kay dhanane e kay tezhmane / Tarha la amek djer aïtma e atat ogazhane / Almaghna nes as n t’emagh kok ma has djam

J'ai une question pour mes frères / J'ai une question pour mes frères issus de mon peuple / Que voulez-vous faire de la situation où se trouvent ceux dont vous êtes issus ? / Que voulez-vous faire de la situation où se trouvent ceux dont vous êtes issus ? / A quoi vous sert de dormir et de plonger dans les rêves ? / Et vous observez vos frères qui refusent de s'unir Les rumeurs s'amplifient entre eux et le silence leur est impossible / Quoi que tu fasses, ils te surveilleront et te dénigreront / L'entente est normale entre des frères, ils doivent la garder / C'est cette entente qu'on doit chercher. / Qu'avez-vous fait d'elle ? 

Source ; Le Pays Touareg

 

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