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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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14 avril 2023

ORANO (ex-Areva) : un désastre écologique

et sanitaire au Nord Niger

Almoustapha Alhacen

Niger : Cauchemar de l'après-mine  

Depuis deux ans, la COMINAK a cessé ses activités d’exploitation d’uranium et a mis en place un programme de réaménagement de son site d’exploitation. Ce programme de réaménagement du site comprend le volet technique, le volet social et sociétal pour un budget de 95 milliards de FCFA, financé par le principal actionnaire de la société (ORANO).

Le gouvernement du Niger a mis en place des comités, local et national de suivi dont la société civile d’Arlit est membre.

Cette participation de la Coordination de la société civile d’Arlit nous amène chaque fin d’année à faire le point de l’évolution de ce plan de réaménagement notamment sur les points cruciaux comme suit :

Le réaménagement de la mine :

La mine souterraine et ses 600 km de galeries qui est totalement fermée est en cours d’inondation par les eaux des différentes nappes fossiles. A terme donc nous aurons probablement 600 km d’eau radiologiquement contaminée. Le risque de contamination des nappes fossiles de la région d’Agadez et au-delà les nappes qui passent par les régions de Tahoua, Dosso et Niamey est évident.

La nappe artificielle :

Au début de l’exploitation de la mine COMINAK, une nappe artificielle s’est formée sous la première verse à résidus à cause de l’infiltration de jus faiblement uranié. Cette nappe est en train d’être contenue par extraction des eaux vers un bassin en surface depuis presque 12 ans à raison de 480 m3/j. En observant la surprise de la création de cette nappe sur laquelle on a extrait déjà 2 millions de m3 sans que cela provoque une baisse de niveau, il est évident que le risque de contamination radiologique des nappes de la région est une inquiétude.

La verse à résidus : La verse à résidus est constituée d’environ 20 millions de tonnes de résidus radioactifs entassés aux abords de la mine et qui dégage des rayonnements et des gaz ionisants dont la durée de vie est de plusieurs milliards d’années.

Les travaux de confinement n’ont pas commencé, et les essais sont peu fiables face aux aléas climatiques

Le minerai des fines d’exhaure, autres minérais et les matériaux de démantèlement : la face cachée du réaménagement

Les fines d’exhaure sont ce minerai d’uranium (135 000 tonnes) issues du séchage de certains bassins, destinées à être enfouies à la verse à résidus mais qui ont finalement été vendues à la SOMAIR à terme pour une valeur de plus de 10 milliards de FCFA. D’autre part des matériaux de démantèlement (ferrailles, plastiques, câbles, engins etc.) ont été vendus et en cours de vente. Toutes ces ventes imprévues dans le financement du RDS constituent donc la face cachée du plan de réaménagement. il s’agit en réalité du financement du RDS par les ordures « ménagères » industrielles après un demi-siècle d’exploitation et de vente d’uranium.

Les actions sociales et sociétales :

Dans le cadre du réaménagement, il est prévu le financement d’une cinquantaine de projets individuels et une enveloppe de 4 milliards de FCFA pour des projets collectifs dans les communes du département d’Arlit et Iferouane. A la date d’aujourd’hui, c’est toujours l’attente. Quant au transfert de la cité et de l’hôpital des conventions de transfert ont été signées précipitamment avec le gouvernement du Niger sans tenir compte du moindre avis des populations.

Au bout du compte, une pagaille dans l’occupation de logements, un hôpital départemental non conforme aux normes nationales (pas de chirurgie, pas de maternité). Comme on le constate, le réaménagement du site de la COMINAK se transforme progressivement en un cauchemar, c’est pourquoi après ce constat, la coordination de la société civile invite la Direction générale de la COMINAK à se ressaisir et à mettre fin à sa communication triomphaliste couvrant la fuite d’ORANO face à ses responsabilités sociales et environnementales.

Almoustapha Alhacen  Le président l'ONG Aghirin’man

Publié par Aïr-Info Agadez   le 10 avril 20 23

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