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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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10 février 2011

2011 : Du côté du Maghreb

 

Rhissa Rhossey

  vent_de_libert_

 Le vent de la liberté

Révolutions

2011, année pas comme les autres.

En tous cas, du côté du Maghreb.

Elle bouleverse des régimes, change la routine, installe un ordre nouveau. Si je ne me trompe pas, c'est bien Paul Valéry qui a dit un jour ceci : «Sur cette terre, il faut craindre deux choses : l'ordre et le désordre»

Cela est parfaitement juste et vérifiable.

Prenons l'exemple de l'ordre : 

Au Niger pendant les années Kountché l'ordre était omniprésent. C'était, surtout vers sa fin, un régime policier. On ne compte plus le nombre d'espions infiltrés, les polices politiques, la sécurité parallèle. Tout cela n'a qu'un seul et unique but informer Kountché en temps réel sur tout ce qui bouge.

Sur l'étendue du territoire national, on raconte même une histoire - vraie ou fausse - mais qui illustre parfaitement l'état d'esprit de l'époque :

Très tôt le matin, Kountché câble à un chef de poste, à l'intérieur du pays.

«Enfin, dit-il, elle est là, cette pluie»

Le chef de poste, pas encore réveillé : 

«Non, Mon Président, pas encore»

Or, il avait plu dans la nuit. Comme le chef de poste dormait à l'intérieur, il ne s'en était pas aperçu. Dans la nuit, Kountché avait été informé par un agent de renseignement local.

Cela, pour vous dire que tout pouvoir longuement établi n'ayant pas d'instances démocratiques comme garde-fou peu aller très loin, dans la bêtise et la terreur.

Cet ordre n'a pas sauver Kountché des attaques rebelles Tchinta en 1985 et des coups de palais Bonkano en octobre 1983. D'ailleurs, plus l'oppression et la dictature perdurent dans le temps plus violente sera l'implosion populaire.

Ce que les pays arabes sont en train de vivre aujourd'hui, l'Afrique, au sud du Sahara, l'a connu avec ferveur dans les années 1990. C'était le même déchaînement des masses populaires réclamant la démocratie.

Mais avec l'échec de ces démocraties, il n'est pas exclu que la belle et prometteuse jeunesse africaine ne s'éveille à nouveau, et je sais que l'ouragan de sa colère, le souffle ardent de son cœur emporteront  les Mensonges érigés en Vérités. Et les mauvaises pratiques, les voleurs officiels, le clientélisme, le tribalisme, ma famille, mon village, iront droit dans les égouts.

Ce phénomène qui ébranle les états arabes est un processus normal inscrit dans l'ordre du Temps. S'y opposer est une folie, une folie suicidaire.

Zine l'a compris. Certains parlent de départ prématuré. Zine est là depuis 20 ans et vous nous parlez de  «prématuré» Dès qu'un régime dépasse sept ans, il devient suspect et s'érige en système.

Et vous connaissez mieux que moi, les systèmes, les sectes, les ordres : la Gestapo, le Reich, l'apartheid ...  Ce ne sont pas des anges.

Feu Beignou Beidou, préfet à Agadez, dans le temps aimait à dire : «Quand la barbe de ton frère brûle, arrose la tienne»

Dans le contexte actuel des états arabes en ébullition la formule s'applique à merveille.On le sait, on le sent, tous les régimes de dictature et d'oppression rétrograde sont appelés à s'éclipser tout bonnement. Les temps changent, il faut le comprendre, c'est d'une grande sagesse.Moussa ag Amastane  disait avec fierté aux Français, et cela après sa défaite : «Un bras que tu ne peux couper, baise-le»

La Tunisie, la Libye, l'Égypte, l'Algérie, l'empire chérifien, la Mauritanie, sont des grandes, très grandes nations par leur Culture, leur Histoire, leurs positions stratégiques mondiales, mais pour être en harmonie avec l'époque, elles doivent comprendre que les jeunes de FaceBook vont plus vite que les caravanes de leurs ancêtres et que les dunes ne protègent plus de rien.

En conclusion, je dédie cette modeste contribution à quelqu'un que j'aime beaucoup, comme un père. Quelqu'un dont les : «Ce que je crois» ont bercé mon enfance. Béchir ben Yahmed un très grand homme, à l'image de Césaire, une conscience pour l'humanité.

Rhissa Rhossey  Tchirozérine, le 13/02/2011

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