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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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29 mars 2014

La rage d’un Amazigh

 

Hawad : «Dans la nasse»

hawad_poete_touareg

Pour Hawad, nous Amazighs, nous sommes dans la nasse... La nasse des drones, la nasse des Rafale, la nasse des États et de leurs armées, la nasse de l’obscurantisme, le double obscurantisme, la nasse dans laquelle nous nous sommes mis nous-mêmes...

Mais Hawad a une réponse à tout cela... Oui, face à l’appétit boulimique de la France pour l’extraction de l’uranium, face aux drones, face à l’écartèlement et à la conquête, face à la radioactivité, Hawad nous suggère d’opposer notre langue, nos mots, nos visions, notre poésie, qui sont comme un son de moustique qui échappe à leurs radars et à leur contrôle... Notre devoir est de l’aiguiser et de trouver ceux qui sont capables de l’entendre ! Ce jour-là, on pourra vaincre cette hargne anti-amazighe des puissances et leurs supplétifs locaux... Ce jour-là, on pourra libérer ce territoire longtemps colonisé et dont le peuple est malmené et humilié. Ce petit son, son de moustique, peut créer le déclic qui nous mènera au renversement du poids de l’Univers qui s’écroule sur nous...

De la bouche de Hawad sort du feu, le feu d’une rage millénaire, la rage d’un Amazigh atteint dans sa chair. Ses paroles expriment la douleur que tout un peuple a subi des siècles durant... C’est cette douleur qui alimente le feu qui sort de sa bouche, d’où la force de ses mots qui transpercent la chair de tout Amazigh conscient de sa situation et qui n’a aucun doute quant à la nécessité de se battre pour rétablir Tamazgha dans sa dignité.

Le système français en a eu pour son compte, lors de cette intervention de Hawad, oui car cette France et son appétit boulimique sont pour beaucoup dans le chaos qui frappe les Amazighs et leurs pays aujourd’hui...

Les paroles de Hawad, perçantes, sont comme une thérapie (momentanée certes), mais lui veut qu’elles participent à trouver ce déclic qui transformerait la douleur, qui décoloniserait l’imaginaire pour atteindre une pensée sans entraves, libre, indépendante des modèles qui l’ont asservie, et ayant la capacité de se renouveler indéfiniment.

Oui tout cela est possible : il suffit d’être attentif à «l’insignifiant» d’aujourd’hui, comme ces petits sons fragiles mais tenaces de moustiques que suggère Hawad, c’est de ces sons que pourra être aiguisée l’énergie nécessaire pour tout renverser et libérer enfin Tamazgha du fardeau et du carcan qui l’étouffent, et «recharger son propre regard pour qu’il perce comme une vrille les murs de salves ».

Masim Ferkal   Tamazgha

La question touarègue et l'Azawad

 

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