De la désespérance à la folie
Mbarek Ould Beyrouk
A 22 ans on rêve de vie.
A 22 ans on rêve d'un monde de progrès et de justice.
A 22 ans on rêve de carrière , de succès et d'amours.
Comment peut -on comprendre qu'à 22 ans on choisisse de mourir et de tuer des âmes innocentes ? Je ne peux pas comprendre,
Je refuse de comprendre un monde où à 22 ans on choisit de tuer ses semblables.
Ce n'est pas au nom de l'Islam qu'on peut faire exploser une bombe au milieu de personnes que l'on ne connaît pas, ce n'est pas au nom de la liberté que l'on peut faire taire pour toujours la joie d'adolescents venus à un concert, ce n'est pas au nom de la justice qu'on peut semer la terreur parmi les gens.
Je crois que nous avons semé dans les cœurs de millions de jeunes la haine du monde que nous avons créé, un monde qui ne leur offre pas d'idéal, ni de travail, ni d'amour, ni même d'instruction, un monde qui ne profite qu'à quelques uns et qui méprise tous les autres, un monde qui ne crée pas, qui imite maladroitement ce que font les autres, sous d'autres cieux, un monde aphone parce qu'il refuse de se dire, parce qu'il ne se connaît pas lui même. Nous avons créé la désespérance et la désespérance créé la folie.
Mais tout cela n'explique rien, parce qu'encore une fois je ne parviens pas à comprendre : comment peut on, à 22 ans, renier toute humanité.