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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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13 novembre 2018

« Je suis seul » de Mbarek Ould Beyrouk

 

Lu par l'ambassadeur Abdel Kader Ould Mohamed

désert de l'Adrar AFP - Only France - Eric Beracassat

«Je suis seul» est le dernier roman de Beyrouk. Son héros qui n'a jamais, soit dit en passant, voulu faire le héros et dont on ne connaît même pas le prénom fait partie de cette catégorie de personnages candides issus du petit peuple, qui se sont retrouvés, un beau jour, intimement impliqués dans le système de domination, forcément, corrompu.

Victime de son ascension sociale inattendue laquelle est, au demeurant, de nature à attirer la jalousie des envieux, l'anti-héros, auteur des remarquables pamphlets anti-islamistes, se retrouva, un mauvais jour, eh oui il y'a des jours comme ça ! , coincé dans une ville innommée de la province que des groupes terroristes venaient, tout juste, d'occuper.

Il s'en suivit un scénario qui, à l'instar de celui du célèbre film «Garde à vue» de Claude Miller avec Lino Ventura, Michel Serrault et Romy Schneider, s'est joué dans une pièce fermée.

Mais contrairement aux acteurs de «garde à vue» ceux de «Je suis seul» sont, y compris l'acteur principal, tout sauf des célébrités. En effet, à en croire le soliloque livré par le narrateur dans son cachot, nous avons, plutôt , affaire à des illustres inconnus.

Je crois, d'ailleurs, comprendre que la lecture du roman donne, du début jusqu'à la fin, l'impression que l'auteur cherche, par le récit d'un événement du présent qui se déroule dans un lieu de nulle part, à confiner ses modestes personnages dans un strict anonymat. 

Ce faisant, il voulait, peut être, faire de la place pour l'illustre personnage de Nacer Dine dont le nom, évoque, à lui seul, une célèbre page de l'histoire de la Mauritanie. Je crois même savoir, à ce sujet, que Beyrouk vise, à réaliser un vieux projet qui lui tenait à cœur et qui consiste à écrire par le roman l'histoire, bien gardée au secret, des marabouts. 

À cette fin, il semble que l'auteur qui , dans son inaugural « et le ciel oublia de pleuvoir » avait dévoilé la face cachée des esclaves, et qui n'a pas manqué de décrire dans « le griot de l'émir Å ainsi que dans « le tambour des larmes », le style des indomptables guerriers et celui de leurs redoutables griots, a trouvé dans la figure d'un illuminé du moyen âge qui avait déclenché une guerre, quelque part, obscurantiste, et à coup sûr , obscure , matière à inspiration .

Mais en convoquant Nacer Dine en qualité de lointain aïeul de son anti héros, l'auteur donne, également, l'impression de vouloir expliquer l'instrumentalisation de la religion par les fanatiques qui en veulent, à présent, à son narrateur. 

En fait, Les marabouts en tant que gardiens des voies impénétrables du Seigneur, dans la société traditionnelle, sont, eux- même , difficilement, pénétrables, même, de l'intérieur et je ne pense pas que les extraits du texte Amr Al Oualy Nacer Eddine , bien exploités dans le roman , renseignent , suffisamment, sur les zwayas ( Les marabouts vus en tant qu'ensemble structuré ) lesquels sont , d'après un adage bien connu , réputés être d'une grande profondeur . 

Cela dit, le roman riche en réflexions et en méditations, exorcise, surtout dans son dénouement, la peur inspirée par les « islamistes, ces nouveaux  marabouts» qui ont bravé l'interdiction faite, ratione loci , aux marabouts de porter les armes . 

Mais , au fait , doit on avoir peur des marabouts ? Ce n'est pas mon Ami Beyrouk qui répondra à cette question..

Abdel Kader Ould Mohamed

 

AFP - Only France - Eric Beracassat)

Le regard de l'écrivain Beyrouk sur son pays, la Mauritanie

Comment voyez-vous la Mauritanie d'aujourd'hui ?

Pays désertique à 85-90%, elle est divisée entre les Maures et une population négro-africaine. C'est donc un pays de différences et de contradictions. Les Maures, environ 80% des Mauritaniens, détiennent tous les leviers du pouvoir politique, économique et militaire. Mais cette population est traversée par de nombreuses divisions.

Les Maures, environ 80% des Mauritaniens, détiennent tous les leviers du pouvoir politique, économique et militaire. Mais cette population est traversée par de nombreuses divisions. Les Haratines, d’anciens esclaves trop longtemps mis à l’écart, constituent la moitié de cette communauté. Ils ont souffert de la colonisation. Aujourd’hui, ils souffrent du manque de terres et réclament un accès à l’éducation.

De son côté, la communauté négro-africaine, qui vit surtout le long du fleuve Sénégal et regroupe trois grandes ethnies, est en expansion. Mais elle se sent mise de côté à cause d’une arabisation outrancière.
 
Toutes ces différences sont complexes. Dans ce contexte, le terme «négro-africain» ne me convient pas. Regardez mon cas personnel : je suis noir tout en étant maure ! A l’origine, les Maures s’appelaient «Bidans», c’est à dires Blancs en hassanien. Un mot qui désigne aussi le sable blanc du désert. En fait, être maure, c’est d’abord une culture. La suite

FranceInfo 

 

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