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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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8 février 2013

Lettre d'un Touareg

 

au Président Isoufou du Niger

Kaocen Seydou MaÏga

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« Ebouss amaglinet azamay. Asis ur tizmaya ma tu tizizired. Fellas as tizazared a ki yiwar ezinin net yijijargan kay »

 Un proverbe Touareg dit :

« Pour soigner une plaie ouverte, il faut la refermer (la coudre). Si tu ne la couds pas, ne l’ouvre pas d’avantage, car si c’est le cas, tes mains seront tachées de sang. » 

Monsieur le Président,

Ce matin dans un taxi, un Gondouanais ayant écouté vos propos sur Rfi a rapporté ces derniers, en ajoutant : « Le Président Issoufou a raison, les Touaregs là il faut leur faire Tarraya* et tous les tuer ! ». Voilà la première réaction due à votre intervention sur Rfi ce matin.

On se rend alors compte de la responsabilité qui est la votre, et du danger que cela constitue car un seul mot peut provoquer des bouleversements sociaux. 

 Voilà pourquoi cette fois-ci le silence des éperviers sera rompu.

 Excellence, depuis le début du conflit dans le nord Mali, les cadres Touaregs du Niger ont brillé par leur silence, cela, afin de donner la chance à la Paix, et d’éviter à notre pays le Niger, que plane sur lui le spectre d’un soulèvement armé qui viendra alimenter celui du mali en compromettant tous les efforts déjà consentis par votre gouvernement et les ex-fronts.

Et cela malgré l’inertie des autorités des  5ème, 6ème et  7ème Républiques qui n’ont trouvé AUCUNE SOLUTION à la rébellion armée qui a pris fin en 2009, et donc aux 4.000 ex-combattants toujours en attente d’une réintégration !

Des promesses ont été faites, des engagements ont été pris, pour le dépôt des armes, et le retour des ex-combattants, mais une fois les armes déposées, les combattants rentrés sur le sol Nigérien, les autorités les ont ignorés, sans même les associer au processus démocratique qui était en cours. A titre d’exemple, les ex-fronts n’ont pas siégé au CCN (Conseil Consultatif National) pendant la transition. 

Les cadres de l’ex-résistance ont pour la plupart, rejoint des partis politiques pour y faire entendre leur voix. Et c’est ainsi qu’ils ont pu, se faire élire chez eux qui comme Conseillers communal, qui comme Maire ou Président de Conseil Régional, parce que justement même en tant que rebelles, ils avaient la légitimité de parler au nom des Touaregs. Cependant, Aucun d’entre eux n’a été nommé à un quelconque poste de responsabilité, du fait qu’il ait appartenu à la rébellion, ou sur un accord préalable. 

Aujourd’hui Monsieur le Président, vos propos sur le problème du nord mali, en plus d’être une ingérence dans les affaires intérieures du Mali, n’apaise pas nos cœurs de Touaregs du Niger, suivant attentivement l’évolution de cette question. 

On a l’impression Monsieur le Président, que vous appelez indirectement les armées de la CEDEAO, à faire un front commun (Tarrayya en langue Haoussa) pour combattre les Touaregs, notamment ceux du MNLA, qui,  il faut le préciser ont toute la confiance des Touaregs du Mali, comme ceux du Niger d’ailleurs !

Faut-il informer ceux qui l’ignorent que pas un seul des Chefs de Tribus Touaregs, Songhaïs, Arabes, et Peuhls du nord Mali n’ont renié au MNLA sa légitimité  et sa représentativité.  Lettre_intégrale

 Kaocen Seydou MaÏga        le 07 février 2013

 

Rhissa Rhossey

Petite lettre à un grand homme,

A M. Kaocen Seydou MaÏga

Mon frère, assalam. Que Dieu bénisse votre plume, vos réflexions, votre largesse d'esprit.

Votre lettre, lettre ouverte au président de la République, est excellente.

Elle a plusieurs mérites :

Écrite par  un intellectuel nigérien, la fois touareg, peul et songhaï,  et qui se revendique authentiquement de ces lignages. Sans le moindre complexe, sachant que la richesse est dans la diversité.

Écrite par un cadre de la résistance, écrite dans l'esprit constructif qui est le vôtre.

Remettant absolument les pendules à l'heure, dans un langage franc, avec des notions d'histoire ancienne et récente incontestables.

Non, cette lettre est tout simplement magnifique, sublime. Elle a quelque chose d'essentiel en elle.

Dieu fasse que l'homme que nous avons élu, avec un immense espoir, que l'homme que nous avons adulé et que nous citons souvent comme référence,  Dieu fasse qu'il puisse lire entre les lignes, sans passion, avec les yeux du cœur.

Le Niger est une terre de paix, de brassage et d’hospitalité. Que nos dirigeants puissent faire en sorte que cela perdure dans un esprit de justice et d'équité, pour l'intérêt de tous.

Kaocen, nous vous disons merci

La vérité, une fois réveillée ne retourne jamais au sommeil.

Rhissa Rhossey     Tchirozérine, le 07/02/2013

 

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