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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
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Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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19 février 2009

Poésie et Ähâl - Dida Badi -

 

photo music berbère

La poésie

Ce sont surtout les hommes qui composent les poèmes. Ils sont chantés ou déclamés lors de L’Ähâl, réunion galante où les jeunes hommes rivalisent de poésie pour séduire les jeunes filles.

Les poèmes sont de trois types :

Les poèmes élégiaques ont pour thèmes l’éloignement de la tente et de la bien aimée, la solitude et en général de la condition masculine qui est la fréquentation de l’äsouf, le vide, habité par les Kel äsouf, les djinns. Également des sentiments comme celui qui est ressenti en entrant dans un campement abandonné ou les « noms de pays » où il s’agit de faire chanter le lieu où l’on s’arrête.

Les poèmes guerriers relatent par exemple la guerre entre les Kel Aggahar et les Kel Ajjer au XIXème siècle. Ces poèmes recueillis plus de quarante ans après expriment des échanges précis entre belligérants et prouvent le souci de codification et de précision dans la poésie.

Il y a enfin les poèmes « gazette » racontant des faits singuliers.

La poésie est aussi un élément identitaire : on s’adresse à l’ennemi de l’intérieur en le nommant, mais l’ennemi de l’extérieur n’a même pas de nom : c’était le Français, l’incroyant, au moment de la colonisation.

Sur le plan formel, un poème alterne les syllabes longues (et ouvertes comme bas) et brèves (et fermées comme bac). Les vers sont divisés en pieds de 2 ou 3 syllabes dont une seule est accentuée.

L'ahal

L’imzad est joué à l’occasion des « ahal » organisés à la marge des campements pour célébrer les grandes occasions. Utilisé, en particulier, chez les Touaregs de l’Ahaggar et de l’Azjer, le terme de l’ahal désigne une réunion musicale et poétique qui se déroule au moment où les activités du campement déclinent. L’ahal est considéré comme une véritable institution et le point culminant de la vie culturelle, artistique et littéraire des Touaregs. L’assemblée de l’ahal est présidée par une femme appelée tamghart n ahal, qui en assure l’organisation et fait respecter, par les participants, les différents codes moraux et esthétiques qui régissent cette institution. Les participants à l’ahal se doivent de respecter l’assistance, sous peine de se voir exclure par un regard plus tranchant que la lame d’une épée, et que craint tout homme ou femme intègre. Ils ont la stricte obligation de parler un langage soutenu et raffiné. A l’ahal participent tous les jeunes gens, les femmes et les hommes non mariés ou divorcés, de différentes couches de la société. La mélodie de l’imzad est accompagnée des voix masculines entonnant des poésies anciennes. C’est dans l’ahal que se font les réputations des individus et que se jugent, publiquement, les attitudes de dignité ou, au contraire, de déshonneur. La réunion de l’ahal est l’occasion pour tous ceux qui ont composé ou simplement appris des poèmes de les déclamer, sous le regard émerveillé de leurs amours. De ce fait, l’ahal est le forum qui permet la diffusion de ces poèmes jusqu’à arriver aux oreilles de leurs destinataires, s’ils sont absents.

La fonction sociale traditionnelle de la musique de l’imzad

La première fonction de l’imzad, dont les airs sont des sortes de dédicaces,  qui sont censées relater l’un de leurs exploits, est d’honorer les héros.

Une deuxième fonction de la musique de l’imzad est de rappeler aux hommes, partis loin, la douceur des campements et du pays.

Les thèmes favoris de la musique de l’imzad 

Les sujets de la poésie, qui accompagne la musique de l’imzad, varient entre les louanges à la bien-aimée, les expériences personnelles vécues lors de voyages aux pays lointains et la célébration d’événements qui ont marqué la vie de la communauté. Le portrait de l’homme accompli, tel qu’il est vanté dans les poésies, est d’abord celui du guerrier, dont le courage et la bravoure, pour la défense des intérêts de sa communauté, donnent droit aux faveurs féminines. Pour les femmes, beauté, esprit et élégance sont, le plus souvent, évoqués dans les louanges.

Dida Badi

 

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