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Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps
Touareg du Niger, rencontres au fil du temps

Arts et Culture nomades

Le Peuple touareg lutte pour préserver son identité et sa culture.

Poètes, musiciens, artistes touarag témoignent des combats de ce Peuple du désert, marginalisé et méconnu.

Au fil du temps...
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29 août 2012

Poésie traditionnelle touarègue

 

bella_conteur_touareg_et_michel_battle

BELLA

Je viens d’apprendre la mort de Bella.  C’était un conteur Touareg, son véritable nom est Abdallah il est de Tefès près d’Iférouane, un des poètes les plus recherchés de tout le nord Niger. La deuxième fois que je l’ai vu, j’ai décidé de lui faire dire quelques textes, afin de les retranscrire pour qu’ils ne se perdent en voici un : « Jour de guerre » Michel Battle

JOUR DE GUERRE

Le jour de combat est un mauvais jour /  C’est le jour où l’on coupe les têtes des prétendants  / Ce qu’il faut ce jour là, c’est avoir près de soi un proche parent.

Et un chameau dressé, mais aussi un bouclier blanc. / J’implore Dieu qui a créé les hommes tous semblables / qui vont de la tente au puits / Ceux qui croient avoir fait de grands exploits  / Ceux qui font la caravane, / Ceux qui font l’école coranique,  / Ceux qui font des racontars  /Et ceux qui ne font rien … / Vous les filles, sachez que tout ce que vous racontent ces oisifs / Ne sont que mensonges / Laissez les, oubliez-les ! / Les trois jours de la vie, nous les passerons ensemble.

 

Adjla Mohamed

L’un des fabuleux poètes du Hoggar. C’est dans cet univers majestueux que je l’ai rencontré. Un jour je lui ai demandé, «Adjla connais-tu l'origine de l'imzad ?»

D’une voix sereine mais grave, empreinte de majesté et de mélancolie, il me conta une histoire qui se transmet depuis des générations et que je vais vous rapporter ici...

Cette histoire il me la chantait !

Les Touareg se nourrissaient en particulier d’une sorte de mil, la bechna. Un jour, un jeune homme targui prit la route vers le Niger pour en ramener. Il traversa le Ténéré, un désert impitoyable. Dans le reg, il se perdit. Las et assoiffé, pour oublier sa souffrance il se mit à chanter un poème en pensant à sa bien-aimée Mahi …

La tête enfouie dans les mains / J’ai prié Dieu. / Endurant la soif, / La chaleur torride. / Dans cette contrée inconnue / Aux paysages accablants, / Le ciel se dissout avec la terre. / À l’horizon, le chemin emprunté par les chameliers est imperceptible, / C’est ce qui affaiblit la vue des femmes qui le scrutent. / Cette nuit, Gouber (son chameau) s’est assoupi, affamé, dans le Ténéré. / Mes sœurs, secourez-moi par vos offrandes. / Si je survis à ma bien-aimée, / Je lui offrirais une selle sur un amali (un chameau) / Oh, Mahi, si je survis, c’est pour toi. 

Plus tard, Mahi lui répondra en fabriquant un imzad. 

Groupe imzad

Poèmes traditionnels touareg

 

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