Poésies désenchantées
Inoussa Yunus Ocquet
La journée du pauvre
A l’aube quand le coq chante la vie qui annonce son / impitoyable compétition, / Faufilant entre les corps frêles de tes gosses / endormis, / Tu te demandes s’ils sont morts ou seulement assoupis… / Ton boubou en lambeaux s’accroche à la palissade / épineuse ; / Dérisoire rempart contre les regards moqueurs des / passants… / L’air pur du matin jette un voile mélancolique dans / l’iris de tes yeux / boursouflés… / Un pas incertain te mène vers l’horizon zéro où nulle / dignité ne germe / Quarante années déjà que tu traînes dans les ravins / stériles de l’indigence / Sans emploi, sans avenir, le présent te fait mal aux / yeux / Les réponses à tes demandes d’emploi sentent toujours mauvais
Et les questions au destin jamais envoyées … / Souffre en silence et espère jusqu’au bout de ton / parcours !
Inoussa Yunus Ocquet
J'aimerais vivre dans une coquille / Ne plus me regarder dans les miroirs sans tain de la mondialisation / Ne plus avaler des steaks de vache folle / Et courir sur des plages sans m’attrister sur des oiseaux maquillés au brut. / J’aimerais contempler un ciel sans trou / Me parfumer sans aérosol et sans nuage atomique / Vivre sans zapper sur des canaux bouchés / J'aimerais bien être candidat mais pas pour un troisième mandat ni dans un fauteuil roulant / J’aimerais sortir mon portefeuille sans encaisser quatorze plombs dans ma peau / J'aimerais naviguer longtemps sur FREEDOOM
Avez – vous le mot de passe ?
Destin
Que faire lorsque la joie s’en va / Mordant de-ci, de- là / Quelques heureux élus ? / Pousser au loin nos soupirs enfumés... / Changer de route pour emprunter les sentiers incertains ? / Cueillir des fleurs pour couronner nos échecs ? / Prier pour achever le noir tableau ? / Chanter pour que l’écho des cimetières nous répondre ? / Veiller pour apprendre la sagesse du hibou ?